SOLLERS Philippe Blog

  • Accueil
  • > Archives pour juillet 2010

14 juillet 2010

« Elle fait de l’œil avec le pied »

Classé sous Non classé — sollers @ 12:2

Quel est ce général dissident et à peu près inconnu qui se permet soudain, en juin 1940, de Londres, de parler au nom de la France ? Comment a-t-il fait pour squatter la radio anglaise et y lancer des messages de révolte contre le gouvernement ? Qui sont les quelques traîtres qui l’accompagnent ?

C’était il y a soixante-dix ans, mais c’est toujours là. Une voix, des voix, un concert de voix.  J’ai entre 6 et 8 ans, j’écoute ça avec mes parents dans un grenier de Bordeaux. Ici Londres, les Français parlent aux Français, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand. Je n’y comprends pas grand-chose, sauf qu’il y a une grande perturbation dans le ciel. Les Allemands occupent le bas des maisons, Londres parle sous les toits, des aviateurs anglais sont cachés la nuit dans les caves, la radio libre est constamment brouillée, c’est encore plus excitant, une vraie guerre des ondes. Il y a le gémissement chevrotant de Pétain, et, à Vichy, toutes les voix blanches, pincées ou vociférantes de la collaboration. Les autres, lyriques, viennent de Londres, sur fond de bombardements. C’est Hitler, le premier, qui a compris l’importance de la radio comme « bombardement psychologique ». Qui tient la radio tient les esprits, la moindre intervention discordante fait date. 

Il y a l’appel du 18 juin, bien sûr, que personne ou presque n’a entendu. Mais ce général est têtu. Le 23 juin : « La guerre n’est pas finie, le pays n’est pas mort, l’espoir n’est pas éteint. Vive la France ! » Le plus émouvant, en lisant tous ces discours de résistance, ce sont des phrases comme : « Aujourd’hui, 48e jour de la résistance du peuple français à l’oppression », qui font de chaque jour un grand jour. Voici Eve Curie : « Mon seul titre pour m’adresser à vous est d’être la fille de deux grands savants français Ces deux savants m’ont appris à être fière d’un pays où la liberté pouvait être dite, où la liberté existait. Avant de devenir française par son mariage, ma mère, Marie Curie, avait grandi en Pologne opprimée, sous un régime de servitude. Je me souviens avec quel accent passionné elle disait parfois à des amis, à des collègues de la Sorbonne :  » Vous ne connaissez pas votre bonheur de vivre dans un pays de liberté. C’est un si grand privilège d’être français. «  » 

Quelqu’un lit un message de Bernanos, Raymond Aron fait une apparition pour parler de la mort de Bergson, les informations militaires se succèdent, l’Angleterre est en grand péril, et voici Churchill : « L’Angleterre a trouvé, à l’heure de l’épreuve suprême, son Clemenceau, un vieux lutteur dur, sarcastique, indomptable, de la trempe de ceux qui forcent la victoire et qui l’attachent à leur nom.» Moment décisif : « L’aviation allemande, l’armada de Hitler a subi sa première défaite, l’Angleterre ne sera pas vaincue.» Comme on sait, la partie, à l’époque, n’était pas du tout jouée. 

De Gaulle intervient 67 fois à la radio, c’est vraiment le speaker de choc. « L’ennemi et les gens de Vichy ont entrepris de nous faire croire qu’il fallait nous résigner, subir le châtiment avec docilité ou, comme on dit à Vichy, avec discipline.» On entend ceci : « Vous êtes près de votre poste de TSF. Dans l’ombre de la pièce, vous êtes accrochés à une faible voix autour de laquelle chaque jour des millions d’hommes se regroupent.» La radio libre est française, soit, mais elle est aussi mondiale puisqu’il y a encore un empire français. Et puis, on ne le dira jamais assez, la guerre est aussi métaphysique. Voici Maurice Schumann, un des intervenants les plus inspirés : « Ce n’est pas au moment où Hitler impose à la France une législation raciste, contraire à toutes ses traditions nationales et solennellement condamnée par l’Eglise de Rome, qu’un doute quelconque peut voiler les intentions du personnage. Les grotesques mascarades du culte néo-païen, l’adoration du soleil et des pierres noires, on a eu et on a tort d’en rire. La vogue de la magie et des fables astrologiques dans l’entourage et jusque dans la maison de Hitler, on a eu et on a tort de les tourner en dérision. La déification du Führer par les profiteurs de son régime et par lui-même pose un problème dont on ne se débarrasse pas par un éclat de rire. D’abord elle oblige tous les croyants à livrer au faux dieu, à tout instant et dans tous les domaines, une guerre sans répit et sans merci. Ensuite elle prouve que l’ordre nouveau dont parle Goebbels, c’est en réalité l’âge des cavernes.» 

Magnifique discours, peu entendu, hélas, par des masses de croyants mous, tandis que l’autre nouveau dieu, Staline, est à la manœuvre (voir le pacte stalino-nazi, et le martyre de la Pologne, qui a dû épouvanter Eve Curie, pacte de faux dieux qui débouche, comme c’était prévisible, sur un antisémitisme rabique). 

De Gaulle a son style : « Il est maintenant établi que, si des chefs indignes ont brisé l’épée de la France, la nation ne se soumet pas au désastre.» Ou bien : « La flamme de la résistance française, un instant étouffée par les cendres de la trahison, se rallume et s’embrase.» Ou encore : « Nous avons en ce moment 35.000 hommes sous les armes, 20 vaisseaux de guerre en service, un millier d’aviateurs, 60 navires marchands sur la mer, de nombreux techniciens travaillant à l’armement, des territoires en pleine activité, en Afrique, en Inde française et dans le Pacifique, des groupements importants dans tous les pays du monde, des ressources financières croissantes, des journaux, des postes radio, et par-dessus tout la certitude que nous sommes présents à chaque minute dans l’esprit et dans le cœur de tous les Français de France.» Tous les Français de France, c’est-à-dire bien peu, contrairement à la pieuse légende. Mais voici le plus beau : les messages codés, « personnels », envoyés à ceux qui comprennent aussitôt ce qu’ils ont à faire (exploser un train, par exemple). Ecoutez ça de très près, ou même lisez à haute voix, en répétant chaque formule, cet extraordinaire poème surréaliste : « Le renard aime les raisins, / Croissez roseaux ; bruissez feuillage, / Je porterai l’églantine, / Je n’entends plus ta voix, / Je cherche des trèfles à quatre feuilles, / L’acide rougit le tournesol, / Les dés sont sur le tapis, / Les colimaçons cabriolent, / Son costume est couleur billard, / Nous nous roulerons sur le gazon, / Les reproches glissent sur la carapace de l’indifférence, / Véronèse était un peintre, / Les grandes banques ont des succursales partout, / L’évêque a toujours bonne mine, / Le cardinal a bon appétit, / J’aime les femmes en bleu, / Rodrigue ne parle que l’espagnol, / C’est le moment de vider son verre, / Le temps efface les sculptures, / Elle fait de l’œil avec le pied, / La brigade du déluge fera son travail, / Ne vous laissez pas tenter par Vénus, / Ayez un jugement pondéré, / Saint Pierre en a marre, / Le lithographe a des mains violettes, / Son récit coule de source, / Les débuts sont contradictoires.»

Et bien d’autres, avec l’humour qui convient aux actions clandestines peu déchiffrables. Tête de l’occupant essayant de trouver la signification de ces signaux traversant le brouillard. En tout cas, l’écrivain que je suis devenu doit tout à cette poésie délicatement explosive. 

 

Les Français parlent aux Français. Juin 1940-juin 1941, Tome 1, présenté par Jacques Pessis, préface de Jean-Louis Crémieux-Brilhac. Omnibus, 1138 p., 29 euros. La Bataille de Radio Londres, 1940-1944, Omnibus, 112 p., supplément gratuit. Philippe Sollers
Le Nouvel Observateur n°2381 du 24 juin 2010. 

4 juillet 2010

 » J’aime les femmes en bleu « 

Classé sous Non classé — sollers @ 12:2

 

France bleue 

Tout à coup, à cause du foot, la France a des bleus partout. C’est tragique, ahurissant, pathétique, et surtout comique. Le moment est quand même venu de considérer que, désormais, cette équipe nationale n’était que de l’argent déguisé en foot, au point que les autres équipes, plus dissimulées ou professionnelles, ont l’air anormales puisqu’elles semblent prendre le jeu au sérieux. La pénible guignolade fait vendre de l’information spectaculaire, c’est l’essentiel. Oubliés, les inondations, les morts, la marée noire en Louisiane, le problème des retraites, les évasions fiscales de milliardaires, les sommets internationaux, les plans de rigueur. Ce festival de vulgarité et d’injures, ces disputes de petits chefs rapaces occupent tout avant de disparaître dans un néant protecteur.

 On peut rappeler, au passage, qu’un jeune Birman de 12 ans, commis à poser des pierres sur les routes, gagne au maximum 1,50 $ par jour. Surabondance cynique d’un côté, effrayante misère de l’autre. La planète tourne ainsi. On aura parlé de l’argent roi, la nouvelle ère est celle de l’argent fou. Regardez ces visages crispés de sportifs nantis, écoutez leurs bafouillages hypocrites. Il paraît qu’ils ont pleuré en écoutant la semonce de la ministre des Sports, la rose et plantureuse Bachelot qui, sur une autre chaîne, très allumée, déclarait sa flamme à La Traviata de Verdi. Le Président, conscient d’être devant une affaire d’État, lui téléphonait, paraît-il, toutes les cinq minutes. L’orage populaire va-t-il se lever? La révolte tonne-t-elle en son cratère ? Allons-nous assister à une éruption de la fin ? Après tout, au début de mai 1968, personne n’attendait, sauf quelques signes avant-coureurs, une explosion dans l’Université. Cette fois, ça pourrait venir du bas, du terrain, de l’humiliation physique quotidienne. Mai-68 a-t-il été assez éradiqué ? La France, rouge de honte, peut-elle se bouger encore ?

18 juin 

 Qui a entendu le discours d’un obscur général transmis, le 18 juin 1940, à travers les ondes de la BBC ? Presque personne. Pourquoi, soixante-dix ans après, vrai retour du refoulé, n’est-il question que de De Gaulle ?

 Voyons les dates : si De Gaulle meurt en 1940, il passe à la trappe ; en 1950, il est placardisé ; en 1960, la guerre d’Algérie risque de lui coûter la vie ; en 1970, on l’enterre ; en 1980, Mitterrand est bien décidé à le rayer de la carte; en 1990, même topo ; en 2000, il est trop lourd à porter pour Chirac ; en 2010, le revoilà, mais comme un spectre, puisqu’on n’interroge que de vieux revenants, d’ailleurs sympathiques.

Personne ne m’a demandé mon avis sur mon expérience d’écouteur de Radio Londres, à 6 et 8 ans, dans des greniers calfeutrés de Bordeaux. C’est pourtant, pour moi, une expérience inoubliable, surtout à cause de l’intense poésie surréaliste qui se dégageait des messages codés sur fond de brouillage. En voici quelques-uns, parmi les plus énigmatiques et les plus beaux : « Je cherche des trèfles à quatre feuilles / Les colimaçons cabriolent / Nous nous roulerons sur le gazon / Les grandes banques ont des succursales partout / Le cardinal a bon appétit / J’aime les femmes en bleu / Elle fait de l’œil avec le pied / La brigade du déluge fera son travail / Ne vous laissez pas tenter par Vénus / Saint Pierre en a marre. »

Que déclenchaient ces messages « personnels » ? Des attentats ? Une destruction de ponts ? Une fuite précipitée ? Un assassinat ciblé ? Je n’ai jamais été gaulliste, on s’en doute. Mais ce général réfractaire m’a ému, et j’aimerais l’entendre aujourd’hui, sur une radio clandestine, dire ce qu’il pense des marchés financiers. Quoi qu’il en soit, j’ai beaucoup rêvé, dans mon enfance, de me rouler un jour sur le gazon avec des femmes en bleu. Je l’ai d’ailleurs fait, mais ne le dites à personne.

Shanghai 

Prenez ce livre passionnant pour l’été : Shanghai : histoire, promenades, anthologie et dictionnaire, sous la direction de Nicolas Idier (1). Nicolas Idier, dans sa présentation, évoque cette ville géante, devenue, en quelques années, la capitale de l’économie mondiale : « Shanghai est une boule de cristal où l’on peut lire l’avenir qui nous attend : les chantiers, la verticalité, l’agression du visuel et du bruit permanent. La menace de la chute, aussi. Shanghai offre la vision d’une ville traquée, pourchassée par elle-même, par ses réussites, par le risque permanent. Elle semble se répéter la phrase de la sorcière Hécate dans Macbeth, de Shakespeare : « Il insultera le destin, narguera la mort, et mettra ses espérances au-dessus de la sagesse, de la religion et de la crainte. Et, vous le savez, la sécurité est la plus grande ennemie des mortels. »

 Diderot 

Diderot est, avec Voltaire, l’un des meilleurs joueurs de l’équipe de France, et on aurait avantage à les réintégrer d’urgence dans le grand match symbolique en cours. Voici donc votre deuxième livre pour l’été : Diderot. Lettres à Sophie Volland (2). Écoutez ça, nous sommes à Paris le 11 mai 1759, l’homme de l’Encyclopédie (vingt ans de travail) raconte une de ses soirées à son amoureuse : « Nous nous entretînmes d’arts, de poésie, de philosophie et d’amour ; de la grandeur et de la vanité de nos entreprises ; du sentiment ou du ver de l’immortalité ; des hommes, de dieux et des rois ; de l’espace et du temps; de la mort et de la vie. C’était un concert… »

Merveilleux Diderot, qui donnait rendez-vous à sa Sophie dans les jardins du Palais-Royal, sur « le banc d’Argenson ». Un jour, il écrit dans le noir : « Je continue à vous parler, sans savoir si je forme des caractères. Partout où il n’y aura rien, lisez que je vous aime. » Une autre fois : « Je sens à chaque instant qu’il me manque quelque chose, et quand j’appuie là-dessus, je trouve que c’est vous. » Et encore : « On me trouve sérieux, fatigué, rêveur, inattentif, distrait, pas un être qui m’arrête, jamais un mot qui m’intéresse. C’est une indifférence, un dédain qui n’excepte rien. Cependant on a des prétentions ici comme ailleurs, et je m’aperçois que je laisse partout une offense secrète. »

On ne sait rien de Louise-Henriette Volland, dite Sophie (1716-1784), sauf qu’elle est restée célibataire. Rien, aucun document, aucune lettre, excepté son testament autographe léguant à sa mort, à Diderot, « 7 petits volumes des Essais de Montaigne, reliés en maroquin rouge, plus une bague que j’appelle ma pauline ». Comme quoi la vraie philosophie est amour.

 

(1) Nicolas Idier, Shanghai. Editions Robert Laffont Bouquins,, 2010.
(2) Diderot,
Lettres à Sophie Volland. Editions  Non Lieu, 2010. 

 

Philippe Sollers
Mon journal du mois
Le journal du Dimanche n° 3021 du dimanche 27 juin 2010.

 

 

2 juillet 2010

« Je zappe »

Classé sous Non classé — sollers @ 12:2

 

VSD : Vous surfez, vous twittez, vous « textotez » ?
Philippe Sollers : Je zappe.

VSD : Vous considérez-vous encore comme l’un des trois plus grands écrivains français ?
Ph. S. : C’est la ritournelle de l’opinion qui me classe parmi les trois meilleurs écrivains, avec Le Clézio et Modiano. Pas moi. Mes colistiers ont une excellente réputation, mais je ne peux pas en dire autant.

VSD : Discours Parfait, que vous venez de publier, fait quasiment l’unanimité dans la presse. C’est rare, en ce qui vous concerne.
Ph. S. : Oui, c’est même inquiétant. Ce livre fait plus de 900 pages, ce qui fait 30 pages par euro : un rapport qualité-prix imbattable !

VSD : Vous parlez comme un commercial, cher maître.
Ph. S. : Si vous investissez dans ce livre, vous vous épargnez l’achat de dix autres livres qui, d’ailleurs, ne vous auraient pas servi à grand-chose.

VSD : Vous écrivez dans ce livre que « la pensée est morte ».
Ph. S. : (il m’interrompt.) Hélas, et le mot d’ordre aujourd’hui, c’est « travailler plus pour penser moins »!

VSD : Votre ouvrage est un recueil de vos multiples chroniques et interviews publiées dans la presse, et même de vos conférences.
Ph. S. : (il m’interrompt de nouveau.) Oui, il y a de tout, c’est le troisième volume d’une grande entreprise à caractère encyclopédique après La Guerre du Goût, Éloge de l’infini

VSD : Pourquoi ne pas avoir créé de la pensée nouvelle en écrivant un vrai livre ?
Ph. S. : Mais la pure pensée est là, dans mon livre, chère Florence ! Et comme un certain hebdomadaire a très justement repris mes propos, « l’identité nationale, c’est moi ! ». Je ne peux pas dire mieux.

VSD : Toujours modeste. Vous comptez entrer au Panthéon ?
Ph. S. : Pff ! bien trop petit ! Ce que je veux montrer, dans Discours Parfait, c’est que les écrivains du passé sont pleinement actuels. Prenez Hugo, Baudelaire, Stendhal, leurs textes n’ont pas pris une ride. Dans mes premières pages, je m’intéresse au langage des fleurs dans la littérature: pourquoi Baudelaire et Les Fleurs du mal ?

VSD : Du calme, cher maître ! Quelle fleur voudriez-vous offrir à celle qui dirige le PS ?
Ph. S. : À Martine Aubry ? Une orchidée.

VSD : C’est une plante hermaphrodite, comme vous l’écrivez.
Ph. S. : (il rit.) Oui, oui. Que Martine Aubry réfléchisse à la signification de l’orchidée et je l’invite à relire Proust, quand il évoque l’orchidée cattleya.

VSD : Martine Aubry vous ferait-elle fantasmer ?
Ph. S. : Je lui offre une orchidée, pas une rose.

VSD : Et quelle fleur pour sa rivale socialiste Ségolène Royal ?
Ph. S. : Comme elle est très proche de Bernard-Henri Lévy, je ne me permets pas d’aller sur les plates-bandes d’un philosophe.

VSD : Et à Rachida Dati ?
Ph. S. : Qui ça ?

VSD : Que pensez-vous du président Sarkozy, aujourd’hui ?
Ph. S. : Mitterrand a été le dernier grand président, car c’était un habitué de la librairie Gallimard et qu’il aimait les éditions rares.

VSD : Vous n’avez pas répondu.
Ph. S. : Nicolas Sarkozy est très « énergétique », mais je ne le vois pas en président. Laissez-moi réfléchir …  Ce serait plutôt un directeur des ressources humaines, non ?

VSD : Toujours vache, Sollers.
Ph. S. : S’il avait vraiment voulu être dans le sens de l’Histoire, incarner la modernité en ce début de XXIe siècle, il n’aurait pas dû épouser Carla Bruni …

VSD : Qui donc, alors ?
Ph.S. : Une Chinoise. La femme blanche a fait son temps. L’avenir est à la Chinoise, croyez-moi.

VSD : Des Chinoises, chez vous ?
Ph. S. : Je ne dis jamais rien sur ma vie privée. Ce qui me sidère, c’est l’ignorance des Occidentaux à l’égard de la Chine. C’est trois mille ans d’histoire et déjà la première puissance économique mondiale. Savez-vous quelle boisson fait un tabac auprès des milliardaires chinois, aujourd’hui ?

VSD : Dites-nous.
Ph. S. : Le cognac, plus précisément la cuvée Louis XIII, servie en carafe à 2 000 euros. Céline disait : « Les Chinois arriveront à Cognac et iront se noyer dans le champagne ! »

VSD : Et la Chine érigera un jour une statue à Philippe Sollers ?
Ph.S. : Oui, oui, je la vois déjà ! (Et son rire part en cascade.)

Entretien avec Florence Belkacem
 VSD n° 1699 du 17 mars 2010

 

j'ai "meuh" la "lait"cture |
Les Chansons de Cyril Baudouin |
Malicantour |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | elfes, fées, gobelins...
| Pièces fugitives
| sosoceleste